- Économie
- Economie de la mer
Les filières maritimes à l’heure de la grande région
Le 13 novembre, le Conseil départemental de Charente-Maritime organisait sa 4e conférence maritime sur le thème des enjeux des filières maritimes dans la grande région.
Pêche et conchyliculture : des craintes
En matière de pêche, le poids économique du « 17 » (3 criées à La Rochelle, La Cotinière et Royan) est de peu supérieur à celui de l’Aquitaine (43,6 M€ CA contre 41,6), avec seulement 8.300 tonnes débarquées contre 12.800. La flotte de bateaux est similaire mais leur taille beaucoup plus petite. Michel Crochet, Président du Comité Régional des Pêches Maritimes et élevages marins Poitou-Charentes, affiche de sérieuses inquiétudes. Il redoute les gros bateaux franco-espagnols, la perte du siège à Paris et le manque d’écoutes des problèmes concernant les pêcheries spécifiques comme la coquille Saint-Jacques, typiques du département.
La Charente-Maritime compte 36 ports départementaux (majoritairement concédés) contre 26 en Aquitaine. La question portuaire est traitée par l’article 22 de la loi « NOTRe », qui offre de large possibilités. Le département peut proposer de maintenir sa compétence. S’il existe plusieurs demandes pour un même port, il y aura une tentative de concertation sous l’égide du préfet de région qui doit proposer en priorité un syndicat mixte. En l’absence d’accord au terme de la concertation, le préfet de région tranche. Le Président du Conseil départemental Dominique Bussereau proposera de demander la compétence du département, mais se montre ouvert à des syndicats mixtes, par exemple pour les ports de pêche de La Rochelle, de la Cotinière, de Rochefort-Tonnay-Charente, de Royan et ses alentours.
S’agissant de la conchyliculture, la Charente-Maritime pèse beaucoup plus lourd que l’Aquitaine (37.000 tonnes d’huîtres vendues contre 6.500) et sa gamme est plus large et plus qualitative que celle d’Arcachon. Elle est la seule à disposer de 2 labels rouges, « Fine de claire Marennes-Oléron » et « Huître poussée en claire », ainsi que d’une marque Huîtres Charente-Maritime. Si les terres de marais constituent un atout certain, les professions s’inquiètent pour leur survie et pour l’entretien des espaces conchylicoles.
Nautisme et commerce : des atouts
Le nautisme représente 400 entreprises en Charente-Maritime comme en Aquitaine, 3.400 salariés contre 2.900 et 340 M€ CA contre 360. La capacité portuaire picto-charentaise est supérieure à celle de l’Aquitaine (29 ports et 12.000 places contre 23 et 10.000).
S’agissant des ports de commerce, le grand port maritime de La Rochelle (9,4 Mt) dépasse celui de Bordeaux (8,5 Mt), et Dominique Bussereau entend affirmer sa prééminence. Tournés vers les céréales, les grumes, la pâte à papier, les ports de La Rochelle et Rochefort-Tonnay-Charente sont complémentaires de Bordeaux et Bayonne, très présents sur les hydrocarbures. Pour peser face au bassin de la Seine, ils devront renforcer leur travail en commun, y compris avec Nantes, et leur complémentarité.
Lire aussi
-
ÉconomieGouverneur, un concept store unique
-
ÉconomieEn avril, Optique Ré expose Alain Cazalis
-
ÉconomieLa pomme de terre AOP de l’Île de Ré : décryptage
Responsable Qualité de la coopérative Uniré, Christelle Couty nous explique ce qui caractérise la pomme de terre primeur AOP de l’île de Ré, avec les principaux éléments du cahier des charges du label. L’occasion aussi de rappeler que ne se dénomme pas ainsi qui veut !
Je souhaite réagir à cet article